Le 16 juillet 2025 à New York, le lot 11 de la vente "Natural History" de Sotheby’s a déclenché une bataille d’enchères aussi inattendue qu’exceptionnelle : un squelette de cératosaure juvénile, initialement estimé entre 4 et 6 millions de dollars, a été adjugé pour 30,5 millions de dollars. Soit cinq fois son estimation basse.
Ce dinosaure est désormais le troisième fossile le plus cher jamais vendu, derrière le fameux Stegosaurus "APEX" (record mondial) vendu en 2024 pour 44,6 millions de dollars et "Stan", un T. rex cédé en 2020 pour 31,8 millions de dollars.
T. rex "Stan" en vente chez Christie's
Pourquoi est-il si rare et cher ?
Le Ceratosaurus nasicornis est un théropode carnivore emblématique de la période jurassique. Avec sa corne nasale et ses deux crêtes au-dessus des yeux, il a hérité du surnom évocateur de "licorne des dinosaures".
Ce spécimen particulier possède plusieurs caractéristiques qui permette d'expliquer l'emballement pour ce fossile de dinosaure :
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Il s’agit du seul juvénile connu parmi les quatre squelettes de cératosaures identifiés à ce jour.
- Il est presque complet, avec 139 éléments osseux fossiles d'origine, dont un crâne reconstitué à 95 % – une rareté.
- Il présente des traits juvéniles uniques : os nasaux non fusionnés, absence de distorsion du crâne, cornes de petite taille…
- Il a été préparé pour être démontable, permettant un accès scientifique pièce par pièce.
- Il est accompagné d'une documentation exhaustive : preuves photographiques, scans 3D, radiographies du crâne…
- Son état de conservation est exceptionnel et idéal pour les musées.
- Il présente une valeur scientifique immense pour l’étude des théropodes.
Comment investir dans un fossile de dinosaure ?
Longtemps réservé à une élite de collectionneurs fortunés, le marché de l'investissement dans les fossiles de dinosaures exigeait une expertise pointue, un réseau de spécialistes et des moyens considérables. Entre l’authentification, la législation (notamment sur l’origine des spécimens), la conservation, le montage et l’assurance, l’entrée sur ce marché était historiquement limitée à quelques grandes fortunes et musées privés.
Mais depuis quelques années, le marché des actifs alternatifs s’ouvre progressivement à un public plus large. Un acteur de référence dans ce domaine est Fossil Realm, une société canadienne spécialisée dans la vente de fossiles de qualité muséale.
Présente depuis plus de 20 ans, elle propose une sélection rigoureuse de pièces rares, souvent issues de fouilles privées légales aux États-Unis ou au Canada. Elle assure également un accompagnement dans la conservation, la documentation et parfois même la revente de ces investissements tangibles.
Paire de défense de mammouth de Fossil Realm
Plus récemment, Fossil Realm a noué un partenariat avec Konvi, une plateforme d’investissement dans des actifs fractionnés qui permet à des particuliers de devenir copropriétaires de pièces d’exception. Concrètement, cela signifie que vous pouvez aujourd’hui investir dans un fossile dès 250 € et détenir une part d’un actif tangible, rare et physiquement conservé dans des conditions professionnelles.
La note d’Off Market
Ce que nous constatons, c’est la montée en puissance d’un marché de niche qui attire de plus en plus de capitaux et de curiosité. Les trois records historiques de vente de fossiles datent de moins de cinq ans. En 2020, le T. rex "Stan", estimé entre 6 et 8 millions $, s’est finalement envolé à 31,8 millions $, soit plus de 4 fois son estimation haute. Même dynamique en 2024 avec APEX (44,6 M$), puis ce mois-ci avec notre cératosaure à 30,5 M$.
Ce n’est pas un simple emballement passager. En Asie notamment, la demande pour les fossiles rares explose, portée par des acheteurs privés à la recherche d’actifs prestigieux, durables et culturellement valorisants.
Contrairement à d’autres tendances spéculatives comme les cartes Pokémon ou les sacs de luxe, la valeur d’un fossile repose sur des fondamentaux solides : sa valeur historique, son importance scientifique et la fascination du monde entier pour ces créatures disparues.
Et même s’il reste des découvertes à faire, chaque squelette est unique. Son état de conservation, son espèce, son âge, sa complétude... rendent la rareté structurelle et durable.